Comme vous le savez, je suis un lecteur assidu du site du PG. C'est un peu comme aux Galeries Lafayette: il s'y passe toujours quelque chose. Et en général, quelque chose de rigolo. Oui, je sais, je sais... la politique c'est sérieux. Mais franchement, on a du mal à prendre au sérieux ce qui est publié sur le site en question. On a d'ailleurs la nette impression que ce site est une sorte de "blog" ou chaque "secrétaire national" essaye d'occuper l'espace avec ses "marottes" sans la moindre coordination avec ses petits camarades. Et tout ça, bien entendu, au nom du Parti de Gauche sans bien entendu passer par le moindre contrôle d'une instance collective.
Prenons si vous le voulez, le dernier exemple. Voici in extenso le dernier opuscule de Mme Corinne Morel-Darleux, personnage bien connu des lecteurs de ce blog:
COMMUNIQUÉ
Quand le journal Le Monde applique le "choc de simplification" aux pages Planète
Jeudi 2 Mai 2013
Sous couvert de "réorganisation interne" et de "simplification", le journal dit de référence vient donc de décider soudainement de rétrograder le service Planète qui ne sera plus qu’un pôle
rattaché au service International. L’environnement sera désormais traité à travers le prisme de l’économie ou de l’Europe et ne sera plus représenté à la conférence rédactionnelle du
quotidien.
Nous le regrettons. Même si la ligne rédactionnelle des pages Planète, il faut le dire, suivait hélas la même pente de bon ton institutionnel et socio-libéral que son journal, traitant certes
et bien des problèmes d’environnement dans le monde, mais peu des alternatives concrètes en France, sans même parler de luttes et résistances citoyennes.
La chronique Écologie, qui fut la seule à tenir le compte de ces sujets, subsiste néanmoins. C’est une bonne nouvelle.
Nous en appelons toutefois à la vigilance : gardons en tête le précédent déplorable du New York Times dont la thématique environnementale a totalement disparu. Nous espérons que résistera un
îlot d’écologie politique dans cet océan "de révérence" qu’est devenu Le Monde.
Le Parti de Gauche, plus que jamais, en profite pour souligner l’importance croissante des médias alternatifs et indépendants. Il apporte tout son soutien aux journalistes qui refusent de
voir leur métier se plier aux diktats de la bien-pensance des puissants.
Corinne Morel Darleux
On savait que le PG avait un avis sur tout... mais on ne savait pas qu'il prenait position officiellement, et par communiqué s'il vous plait, sur l'organisation interne des journaux, sur leur pagination et même sur l'organisation de leur conférence de rédaction. D'ailleurs, on comprend mal le raisonnement de Mme Morel-Darleux. Si les pages "Planète" suivaient dans leur ligne rédactionnelle la même "pente de bon ton institutionnel et social libéral" que le reste du journal, en quoi leur disparition devrait-elle préoccuper les dirigeants du PG ?
Mais là où l'on trouve la plus profonde ironie - involontaire - c'est dans ce dernier appel à "l'importance croissante des médias indépendants". "Indépendants" de quoi, précisément ? Des partis politiques, par exemple ? Corinne Morel-Darleux se rend-t-elle compte de la contradiction qu'il y a à célébrer les médias "indépendants" d'un côté et de donner, au nom d'un parti politique, des instructions à un journal sur la manière d'organiser ses conférences de rédaction, de traiter ses sujets ou de monter ses pages de l'autre ? Réalise-t-elle la contradiction qu'il y a à soutenir les journalistes qui "refusent de voir leur métier se plier aux diktats de la bien-pensance" tout en donnant à ces mêmes journalistes des instructions "bienpensantes" sur la manière de traiter telle ou telle thématique ?
C'est cela qui est drôle. A nom du rejet de la "bienpensance des puissants", Corinne Morel-Darleux prétend imposer au Monde - la bienpensance du Parti de Gauche. C'est une bien étrange conception de ce qu'est le journalisme "indépendant"...
Descartes
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